Digital promptitude

Vite vite, cet article s’autodétruira dans quelques minutes….. Le digital a totalement changé notre rapport au temps, créant une exigence de rapidité à tous les niveaux : vitesse des réseaux Internet, messages furtifs à durée de vie limitée, attente de réponses immédiates des clients de la part des Marques, … mais permet aussi dans le même temps d’avoir des échanges asynchrones qui tendent vers une plus grande disponibilité des acteurs, quelque soit le lieu où ils se trouvent. Comment gérer ce rapport avec le temps que le digital a bouleversé ?

Les technologies et le temps

Le temps d’appropriation des technologies s’est considérablement accéléré. Alors qu’il a fallu 62 ans à l’automobile pour atteindre les 50 millions d’utilisateurs, il n’en a fallu que 3 à Facebook et même seulement 19 jours au jeu Pokemon Go pour atteindre ce seuil il y a 4 étés !

Il serait intéressant de connaître la durée de vie de chacun(e) de ces technologies/produits pour voir s’il existe quelque corrélation entre leur rapidité d’appropriation et leur durée de vie.

Quant à ce qui se passe sur Internet en 1 minute, l’écart sur seulement 4 ans (2019 vs 2016) est hallucinant sur certaines plateformes numériques : +900 % d’heures visionnées sur Netflix, + 62 % de vidéos vues sur Youtube, +58 % de recherches sur Google, ..

Avec la multiplication des technologies et des plateformes numériques, Les français sont de plus en plus connectés puisqu’en janvier 2019, 92 % d’entre eux utilisaient Internet (500 000 nouveaux internautes ont été comptabilisés en 2017) [1]. Côté réseaux sociaux, près de 60% des Français les utilisent chaque mois, c’est 2 millions de plus que l’année précédente. Ils y passent en moyenne plus d’une heure par jour, pour un total de 4h48 sur le web au quotidien. L’utilisation est quotidienne dans 91% des cas.

Digital en 2019 – Frnace – WeareSocial.com

Les français passent en moyenne, en janvier 2019 1h17 sur les réseaux sociaux chaque jour.

La guerre de l’attention

Avec la multiplication des sources d’information et notamment l’avènement des réseaux sociaux, les Marques sont entrées dans une guerre de l’attention. Bien sûr, ce n’est pas nouveau, et cette question de la captation de notre attention s’est posée à chaque arrivée de nouveau média : télévision, radio, flux RSS… Mais avec les plateformes numériques, le “marché attentionnel” s’est considérablement développé”, analyse Mariam Chammat, cofondatrice du think tank Chiasma. Le business model d’entreprises comme Google ou Facebook repose en effet sur le temps que nous passons sur leurs médias. “Et dans cette guerre des acteurs, le vainqueur sera celui qui sera parvenu à capturer notre attention le plus longtemps possible”, assène Mariam Chammat. Résultat : tout nous appelle, tout le temps !

Les marques doivent non seulement capter notre attention dans un contexte grandissant d’infobésité mais elle doivent également répondre à l’exigence, de plus en plus forte, des clients, qui, notamment avec la multiplication des points de contacts s’attendent, voire exigent, des temps de réponse des marques de plus en plus courts. Parmi ces points de contact, les réseaux sociaux et les messageries instantanées ont pris beaucoup de place et d’ampleur, obligeant les marques à se structurer pour répondre rapidement et efficacement à leurs clients qui  espèrent voir leurs demandes prises en compte, de façon immédiate, fluide et sur-mesure.

D’après un article du journal du CM de février 2018 [2] , la réactivité sur les réseaux sociaux est même l’une des 6 règles pour une marque du retail pour émerger sur les réseaux sociaux. La France est d’ailleurs très en retard sur ce sujet puisque s’il est de 56 minutes outre-atlantique, il culmine à 2H30 pour la France.

Pour comparaison, toujours selon le Journal du CM, les 3 acteurs du retail en France les plus réactifs sont :

  1. Amazon : Temps moyen de réponse : 24 minutes
  2. Conforama : Temps moyen de réponse : 31 minutes
  3. CDiscount : Temps moyen de réponse : 54 minutes

Et ces temps de réponse en ligne sont devenus des éléments de différentiation, de fierté et donc de communication pour les enseignes efficaces sur la réactivité de leur relation clients digitale. Les entreprises doivent s’organiser autour de cette exigence et parfois mettre en place des équipes 24/24, internes ou externes, pour assurer cette qualité de service désormais exigée par les clients.

Les contenus et le temps

Les contenus de marque eux aussi ont dû s’adapter à cette dictature de l’instantanéité ; les messages sont de plus en plus courts et ont une durée de vie de plus en plus limitée ; certains comme snapchat en ont même fait une véritable signature, obligeant les lecteurs à une disponibilité et à une attention de tout instant pour “ne rien louper de ce qui se passe dans leur réseau”.

Certains contenus comme les vidéos qui se développent à vitesse grand V ont dû également d’adapter au temps disponible de leur audience : le format de moins d’1 mn a explosé, répondant au lieu et temps de consommation toujours plus réduit et de plus en plus volatile.

Plus court mais aussi au bon moment ! Chaque réseau social a son créneau optimal pour tenter de capter l’attention des socionautes. Heureusement, il est également possible de programmer ses contenus sur la plupart des réseaux sociaux et de gérer son temps a minima.

Ces même réseaux sociaux captent de plus en plus l’attention [3], certains plus que d’autres et finissent par rendre accro.

Et les GAFAM l’ont bien compris ! Ils favorisent quotidiennement la satisfaction court terme  de leurs clients en les interpellant sans cesse avec des systèmes de notification, des vidéos qui s’enclenchent automatiquement et qui enquillent directement sur la suivante, un news feed sans fin, des systèmes de bonifications… Lire un commentaire, compter vos « like » ou scroler sur votre mur… ne prend pas plus de quelques secondes.

Ces nouveaux rois du monde nous droguent, jour après jour, et nous rendent dépendant, en sont-ils conscients ? Y a t’il moyen d’y échapper ?

La dictature de l’instantanéité

La société d’information se transforme peu à peu en « société en temps réel ».

Nous consommons désormais l’information comme une simple banalité et ne prenons d’ailleurs rarement le temps de vérifier les sources, d’où l’explosion des fake news et de toutes les dérives y afférant. De la même manière, dès qu’une marque ou une personne est pris à parti sur les réseaux, nous prenons rarement le temps de recul nécessaire pour vérifier et analyser les événements. Il sont relayés en quelques heures dans le monde entier sans qu’il ne soit possible d’agir autrement qu’en “réaction”.

Emmanuel Walls , ancien Premier Ministre, avait dénoncé [4] lors du forum « Nouveau Monde » dans les locaux de l’OCDE, cette dictature de l’immédiateté, dénonçant le travail des chaînes tout-info et le « tout, tout de suite », dont notre époque a fait une règle d’or ».

La gestion du temps, une softskill ?

Je parlais de Digital aptit#UDE dans le 1er épisode de cette série d’articles sur la “User Digital Experience”, il en est bien une qui émerge, c’est la capacité à gérer son temps ! Le digital a peu à peu investi notre vie quotidienne, en particulier notre vie professionnelle. Nous ne recevons plus beaucoup de courrier postal, mais une (voire des) centaine(s) d’emails par jour, tous considérés tout aussi urgents par leurs auteurs alors que nous avions prévu de consacrer la matinée à avancer sur un dossier important, mais chronophage.

Les technologies nous ont donné la possibilité de faire beaucoup de choses à la fois. Trop ? La question mérite d’être posée quand on voit les cadres et managers passer successivement d’une tâche à l’autre sans prendre le temps de les terminer ou de fixer leur attention, ne serait-ce qu’une seule journée entière, sur l’une d’elle. Un phénomène directement imputable au digital, qui leur fait subir un flot continu d’informations.Toutes nos journées sont faites d’arbitrages. La gestion du temps est donc devenue une compétence clé dans ce monde digitalisé, et bonne nouvelle, elle s’apprend !

Alors comment faire du digital un allié ?

Le digital doit nous faciliter la vie : nous décharger des tâches ingrates ou répétitives pour donner plus de valeur ajoutée au temps économisé, nous fournir des outils pour optimiser notre temps et anticiper les temps perdus (l’Internet des Objets par exemple qui vous réveille avant l’heure prévue si votre train est annulé et vous permet d’arriver à l’heure à votre travail.

Collaborateurs, citoyens et consommateurs sont désormais esclaves de leur propre impatience, voire même leur fébrilité, conséquence évidente de l’inscription des nouvelles technologies au cœur de la vie de tous ; l’enjeu désormais n’est-il pas de redonner du temps au temps ?

 [1] https://www.frenchweb.fr/les-francais-passent-en-moyenne-1h22-sur-les-reseaux-sociaux-par-jour/315331

[2] https://www.journalducm.com/etude-social-retail/

[3] https://www.neoproduits.com/actu-marches/reseaux-sociaux/infographie-les-reseaux-sociaux-les-plus-chronophages/

[4] https://www.lexpress.fr/actualite/medias/valls-denonce-la-dictature-de-l-immediatete-et-egratigne-les-chaines-d-information_1609650.html

Les réseaux sociaux, le refuge des monstres ?

Insultes racistes, sexistes ou homophobes, menaces de représailles voire de mort, moqueries, il devient de plus en plus difficile de surfer sur Internet et les réseaux sociaux sans prendre un tir direct ou une balle perdue. Et cela ne touche pas seulement les célébrités, parfois obligées de fermer leur comptes sociaux, cela concerne également le tout un chacun, vous et moi, et même malheureusement, nos enfants. Et cela ne va pas vraiment en s’arrangeant. Quel est l’ampleur du phénomène et peut-on réellement agir ?

Les réseaux sociaux, le refuge des monstres ?

Autrefois, un troll, désignait une “créature poilue, répugnante et agressive issue du folklore scandinave, habitant les montagnes ou les forêts.

Aujourd’hui, c’est comme cela qu’on les appelle, ces individus qui viennent salir votre réputation, diffuser des propos calomnieux, créer de fausses rumeurs et font monter la pression sur les pages facebook des marques, sur vos conversations twitter.

Etat des lieux

S’attaquer à la diffusion des contenus haineux et racistes sur Internet, c’est l’un des axes principaux du plan annoncé le lundi 19 mars 2018 par le premier ministre et recommandé par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).

Dans son rapport annuel, cette Commission relève que les signalements d’injures et de diffamations ont plus que doublé en 2017. Dans le détail, les injures et diffamations, qui s’adressent directement à une personne, contrairement à la provocation à la haine, ont plus que doublé (+ 108,5 %) en termes de contenus recoupés.

Les femmes et la violence en ligne

73 % des femmes ont déclaré avoir été victimes de violences en ligne.

Pourquoi est-ce si facile ?

Les profils anonymes ou du moins le croit-on….

L’un des arguments souvent avancé est en effet la possibilité offerte aux auteurs de le faire sous anonymat, ces profils “anonymes” qui donnerait à chacun le sentiment de tout pouvoir dire sans craindre quoi que ce soit. En tout cas, le croit-on. Car plusieurs scandales récents nous ont bien prouvé le contraire.

On se rappelle par exemple l’affaire Medhi Maklat en 2017 : ce journaliste âgé à l’époque de 24 ans, idole de la banlieue et des médias branchés, révélé au Bondy Blog, ex-chroniqueur sur France Inter, régulièrement en couverture des magazines culturels, a publié de très nombreux tweets haineux, antisémites sous le pseudo de Marcelin Deschamps alors qu’il avait 18 ans et qui sont donc remontés à la surface plusieurs années plus tard, créant ainsi une polémique et son départ hors de France.

Ou encore la polémique des faux comptes russes Facebook qui influencèrent les dernières campagnes présidentielles françaises et américaines.

Et pendant que certains se cachent derrière des pseudos, d’autres affichent ouvertement leur haine et leur rancoeur , à l’instar de Mathieu Kassovitch qui fin 2017 a déchaîné les foudres des syndicats de Police après ce tweet contre la Police nationale, déclenchant ainsi plusieurs dépôts de plaintes, associatifs et individuels.

Le cyberharcèlement

On distingue plusieurs types de cyber-harcèlement, notamment : menacer une personne, diffuser des photos de personnes sans leur consentement, pirater le compte de quelqu’un et l’utiliser pour harceler d’autres personnes, dévoiler des informations personnelles sans consentement comme des SMS privés, créer des sites web malveillants, des faux profils, etc.

Les chiffres sur le cyber-harcèlement issus de l’étude IFOP réalisée par France Info en février 2019 font froid dans le dos ! Sur les réseaux sociaux, 22 % de jeunes Français ont déjà été victimes de cyber-harcèlement. Les chiffres 2017 sur le harcèlement scolaire portait à 61 % le nombre d’élèves harcelés qui ont des envies suicidaires. Et certains passent aux actes, comme cette jeune fille de 11 ans qui a mis fin à ses jours en juin 2019 comme le relate cet article du Figaro .

Le hyber-harcèlement s’est tellement développé ces dernières années qu’il possède son propre numéro d’écoute pour les victimes : 0800 200 000

L’apologie du terrorisme

Quelques chiffres

La plateforme Pharos enregistre les signalements des internautes pour dénoncer un crime ou un délit repéré sur Internet. En 2017, la plateforme a enregistré 153.586 signalements, dans la majorité des cas pour des escroqueries.

5.110 demandes de retrait de contenus, dont 93% concernant des contenus à caractère terroriste, ont été enregistrées en 2017, contre 2.561 en 2016, soit plus de 1270 % d’augmentation essentiellement due au renforcement du nombre d’enquêteurs.

Les acteurs

Internet et les réseaux sociaux sont devenus les terrains privilégiés des terroristes qui y diffusent leurs contenus de propagande.

La lutte contre ces prises de paroles s’est organisée autour de plusieurs acteurs :

– L’office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) du ministère de l’Intérieur

– Les acteurs d’internet qui restent, et de loin, les premiers artisans de la lutte contre la propagande terroriste, les gouvernements n’étant à l’origine que de 0,2% des suppressions de comptes. Twitter a annoncé avoir supprimé, entre août 2015 et décembre 2017, plus de 1,2 million de comptes pour apologie du terrorisme.

– La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) contrôle, quant à elle, les mesures de retrait, blocage ou déréférencement décidées par la police mais crie régulièrement au manque de moyen à leur disposition face à l’ampleur du phénomène.

Autre acteur, l’Europe s’est dotée en 2015 d’une nouvelle unité, l’Internet Referral Unit (IRU) pour signaler les contenus de nature terroriste aux entreprises du numérique, dans le cadre de la mission de prévention.

Comment s’en protéger, préserver nos enfants ?

La prévention reste un des grands moyens pour se préserver du cyber-hacerlementa avec des précautions du type :

  • Faire attention à ce que l’on publie en ligne sur les réseaux sociaux. Ne pas trop livrer d’informations personnelles qui pourraient servir les sombres desseins des cyber-harceleurs.
  • Sur les réseaux sociaux, ne jamais mettre en ligne de photos indiquant sa localisation ou les lieux dans lesquels l’on se rend régulièrement
  • Utiliser des mots de passe uniques forts et un système d’authentification multi facteurs pour compliquer la tâche de ceux qui tenteraient de mettre la main sur ses informations personnelles.
  • Passer soigneusement en revue les paramètres de confidentialité de tous ses comptes sur les réseaux sociaux pour vérifier que ses informations restent protégées.
  • Utiliser un VPN pour protéger ses informations personnelles et préserver son anonymat en ligne.

À notre époque, il est indispensable de former nos enfants et même les adultes sur le cyber-harcèlement et ses conséquences dramatiques et de mettre en œuvre les stratégies suggérées plus haut pour limiter les risques.

De nombreuses initiatives ont également vu le jour pour tenter de rendre plus vivable et plus responsables les comportements en ligne comme le Safer Internet Day, événement mondial annuel organisé par le réseau européen Insafe au mois de février pour promouvoir un Internet meilleur auprès des jeunes, leurs parents et la communauté éducative et encourager les comportements responsables en ligne.

Les sanctions

Comme dans la vraie vie, le droitfait une distinction entre ce qui est dit dans un espace privé ou public ; aussi, selon que vous diffusiez une insulte en ligne sur un profil, une page ou un groupe privé ou publique n’a pas du tout les mêmes conséquences.

Et si les moqueries, comme celles dont a été par exemple victime Lizzie Velasquez relèvent plutôt de la morale, les propos haineux, eux, relèvent de la justice.

Il faut donc faire très attention aux messages publiés sur les réseaux sociaux car les instances ont désormais une batterie de mesures pour sanctionner les mauvais comportements. Plus grave et il faut que les auteurs le sachent, si les propos sont diffamatoires, à savoir qu’ils portent atteinte à l’honneur et à la dignité d’une personne physique ou morale, la victime peut déposer plainte dans les trois mois qui suivent les faits. Si le parquet poursuit, l’auteur encourt, en vertu de la loi du 29 juillet 1881, jusqu’à 12 000 € d’amende, puisque cette infraction est un délit.

En France, l’injure ou la provocation à la haine raciale est passible d’un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, y compris lorsqu’il s’agit de publications sur internet. En mars 2015, par exemple, deux internautes de SudOuest.fr ont été respectivement condamnés à 100 et 1 000 euros d’amende pour injure et diffamation publique.

Alors, ignorance ou bêtise ?

Sûrement des deux ! On l’a vu sur les exemples précédents, qu’on soit écrivain ou réalisateur reconnu ou simple anonyme, ce type de comportement est souvent dicté soit par un manque d’éducation, soit par un besoin de reconnaissance ultime, en tout cas d’une bêtise certaine ! Mais bien souvent, les internautes ne se rendent pas compte à quel point les réseaux sociaux sont perméables et les contenus qu’ils publient largement visibles.

Bref, pour les auteurs de ces mauvais comportements, réfléchir avant d’écrire. Et surtout, pendant deux secondes, penser un peu aux autres et pas seulement à soi-même !

Digital branchitude : les influenceurs

S’il est bien un métier que le digital a créé, c’est Youtuber ! Si les influenceurs existaient déjà dans “l’ancien monde”, le digital a permis à de simples inconnus de devenir célèbres en postant quelques vidéos ! Et quoi de plus “branché” que de posséder le dernier Iphone quitte à faire le sitting devant un magasin toute la nuit pour être le premier à le posséder et à l’utiliser ! Etre connecté, est-ce forcément être branché ?

Le Larousse définit la branchitude de cette façon : “ Caractère de ce qui est branché, à la pointe de la mode ; ensemble des personnes branchées”.

Et “être branché”, c’est faire partie des gens au courant, des milieux dans le vent, c’est acheter et/ou porter des produits à la mode. Et par voie de conséquences, avoir un pouvoir d’influence, volontaire ou pas, sur son entourage personnel ou professionnel, prêt à suivre vos conseils, voire à adopter des comportements de mimétisme total.

Les influenceurs

Digimind propose plusieurs typologies d’influenceurs pour une marque :

Ces influenceurs sont également catégorisables à mon sens par “cible”, par “objectif” : les influenceurs “Grand public” et les influenceurs “professionnels”, parmi lesquels on retrouvera ces différentes typologies.

Les influenceurs “Grand public”

Les stars, personnalités, célébrités

Ils bénéficient déjà d’une notoriété dans la “vraie vie”, artiste de la chanson, sportif célèbre, acteur(trice) et utilisent le digital et notamment les réseaux sociaux pour prolonger leur relation avec leur public à tout moment de la journée, partout où ils se trouvent, et renforcer ainsi leur influence. Devenus les rois et reines d’Instagram, Facebook ou encore Twitter, le moindre de leurs gestes est suivi par des millions de fans qui s’empressent d’acheter la dernière casquette portée ou la première marque de cosmétique testée par leur idole.

Les stars les plus influentes en janvier 2018 [1]  :

  1. Cristiano Ronaldo

2. Justin Bieber

3.Taylor Swift

Les nano influenceurs

Les nano-influenceurs sont des personnes qui aiment une marque, un produit, une cause, un événement, et qui partagent leur avis avec leur entourage pour les éclairer, sans contrepartie financière. Mais parce qu’ils partagent des contenus, des coups de coeur, leurs découvertes et donnent leurs avis sur les réseaux sociaux, les sites de marques, ces « Monsieur et Madame Tout-le-Monde » sont des influenceurs à part entière ! Ce qui fait la force de ces nano-influenceurs, ce sont leur authenticité, leur capacité à partager leurs avis en toute transparence pour aiguiller les autres consommateurs dans leurs choix.

Une étude de juin 2018 menée par LK Conseil montre d’ailleurs que les deux leviers principaux de l’acte d’achat chez les français sont la recommandation de l’entourage et les commentaires et avis donnés par les internautes.  Les marques ne peuvent donc pas ignorer ce phénomène et doivent fournir à ces internautes la capacité de s’exprimer et donc d’amplifier leurs voix.

D’inconnu(s) à “illustre(s) inconnu(s)”, il n’y parfois qu’une vidéo ….

Parfois, certains de ces “Monsieur Tout le Monde” deviennent “d’Illustres inconnus” ; et ce ne sont pas Cyprien et Norman qui nous diront le contraire !

Totalement inconnu en 2009 et passionné de vidéos amateur, Cyprien a commencé par poster des vidéos sur Daily Motion puis sur Youtube et totalise désormais près de 13 millions d’abonnés sur sa chaîne Youtube et 4,5 millions de fans sur Facebook. Déja 10 ans et pourtant le phénomène ne semble pas s’essouffler puisqu’un autre youtuber, Squeezie, est en passe de dépasser Cyprien en terme d’audience.

Norman ©PHOTOPQR/LE PARISIEN ; © PHOTO / LE PARISIEN / FREDERIC DUGIT

Les influenceurs, de + en + jeunes

L’étude Reech 2018 [2] nous montre que l’âge moyen d’un influenceur est très jeune et d’ailleurs de plus en plus jeune ; en effet, les influenceurs dans la tranche 12-18 ans ont quasiment doublé et sont passés de 9% à 17,4% entre 2017 et 2018 tandis que ceux de la tranche des 19-25 ans est quant à elle passée de 26% à 31,7%. La moitié des influenceurs a donc moins de 30 ans !

A l’image de Swan et Néo, respectivement 12 et 6 ans, dont la chaîne Youtube, lancée en 2015 par leur maman Sophie, réunit plus de 2,5 millions d’abonnés, plus de deux milliards de vues, ce qui en fait désormais la première chaîne française destinée aux enfants ; en effet, la chaîne Youtube est devenue le media préféré des 3-9 ans, loin devant la télévision. Entre tests de jouets, de marques de nourriture, d’ouverture de nouvelles attractions, ces enfants stars sont devenus pour les marques de véritables enjeux publicitaires car, outre leur audience qui ne cesse de croître, ils citent bien sûr systématiquement la marque ou le distributeur des produits qu’il mettent en avant sur leurs vidéos

Les influenceurs et les marques

Toujours selon cette étude, la moitié des influenceurs sont contactés par les Marques lors de leurs 6 premiers mois d’activité. C’est dire si ces nouveaux prescripteurs ont de l’importance pour les entreprises ! Il sont d’ailleurs contactés et démarchés très régulièrement par elles comme le montre le schéma ci-dessous :

Et pour cause, l’un des principaux avantages des influenceurs pour une Marque et que ses prospects s’identifient fortement à l’influenceur, avec qui ils entretiennent une forte connexion émotionnelle. Ils ont donc confiance en lui et cette connexion émotionnelle entre l’influenceur et son audience peut naturellement s’étendre jusqu’à la Marque qu’ils représentent. 

Et l’enjeu pour les Marques est de taille puisque 92% des consommateurs se disent plus réceptifs aux messages des influenceurs qu’à ceux de la publicité traditionnelle !

Les influenceurs “professionnels”

Ils ont une expertise forte dans un domaine professionnel et sont considérés comme des référents par leurs pairs. Leur influence passe par la qualité et la richesse des contenus partagés (articles de blog, infographies, vidéos, livres blancs, etc.), leurs avis sont suivis, très commentés, parfois bien sûr critiqués ou contredits mais ils ont pignon sur rue. Cette notoriété en ligne leur permet d’être invités dans des émissions, des tables rondes, des colloques spécialisés et donc d’accroître leur visibilité.

En plus d’être des experts dans leur domaine professionnel, ils sont devenus des experts des outils digitaux et savent les utiliser pour augmenter leur audience.

Les influenceurs ont même leurs propres podium !

Le magazine “Time” publie depuis 4 ans son classement des 25 personnalités les plus influentes d’Internet. L’influence est calculée selon l’impact mondial de ses membres sur les réseaux sociaux. Le calcul tient également compte de la capacité des influenceurs à faire l’actualité. En tête de ce classement en juin 2018, on retrouvait le TOP 3 : Kanye West, Donald J. Trump et Rihanna.

Les réseaux sociaux, quant à eux, mettent en avant leurs propres influenceurs. LinkedIn, par exemple, affichait fièrement en novembre 2018 son “Top voices 2018”*, le Top 10 plus gros influenceurs LinkedIn en France ont voici la liste :

  1. Michel-Edouard Leclerc, Président de E.Leclerc
  2. Emmanuel Faber, Chairman & CEO de Danone
  3. Isabelle Kocher, Directrice Générale d’Engie
  4. Emmanuel Macron, Président de la République française
  5. Frédéric Oudéa, Directeur général de la Société Générale
  6. Laurence Paganini, Directrice Générale de Kaporal
  7. Anne-Sophie Pic, Cheffe triplement étoilée de la Maison Pic
  8. Bertrand Piccard, Pilote et fondateur de Solar Impulse
  9. Frédéric Mazzella, Président-fondateur de BlaBlaCar
  10. Clara Gaymard, Co-fondatrice du fonds Raise France

La société MakeMeStats publie également son classement d’influence twitter des CDx (Chief digital) chaque mois dans lequel nous retrouvons avec fierté le fondateur de notre #MBADMB Vincent Montet 😉

Youtube possède également son classement des 15 plus gros youtubers au monde

La dernière technologie je possèderai…branché je serai….

Certaines personnes veulent constamment posséder la dernière nouveauté technologique, celle dont tout le monde parle, a priori pour être en harmonie avec le monde qui nous entoure et paraître “branché”, “geek”.

Apple joue d’ailleurs largement sur cet aspect et a toujours présenté ses produits comme des objets appartenant à l’univers de la mode autant qu’à l’univers des technologies, en jouant sur son apparence, ses couleurs, ses accessoires, etc. Vous ne faites pas qu’utilisez un Iphone, vous le portez ! Et si vous le portez alors vous vous êtes (ou pensez être) “branché” !

La folie de l’iphone

En novembre 2017, pour la sortie de l’Iphone X, des milliers de fans ont passé la nuit dans le monde entier devant leur boutique Apple pour être les premiers à l’acheter. S’ils sont généralement fans de la Marque, ils font partie de ce qu’on définit comme des “early adopter”. Cette expression anglo-saxonne est utilisée pour désigner les individus les plus prompts à adopter une nouvelle technologie ou une innovation. Sans être réellement prescripteurs, ils peuvent permettent de faciliter le lancement d’un nouveau produit de par la consommation / l’utilisation du produit ou du service dès les premiers jours de sa commercialisation. On revient ici sur la notion d’influenceur vue plus haut dans l’article.

Source :  https://www.huffingtonpost.fr/2017/11/03/autour-du-monde-les-fans-dapple-ont-passe-la-nuit-a-attendre-la-sortie-de-liphone-x_a_23265356/

Certains d’entre eux sont d’ailleurs de véritables influenceurs car s’ils se ruent sur ces nouvelles technologies c’est souvent également pour rédiger des articles, des posts destinés à leur communauté sur leurs blogs et leurs réseaux sociaux.

Mais si certains considèrent qu’être connecté, c’est être branché, d’autres voix s’élèvent pour affirmer le contraire et revendiquent justement que savoir déconnecter est la dernière tendance !

Deviendra t’il branché d’être déconnecté ?

Il s’agit en effet d’un sujet en développement dans les entreprises avec des notions comme le « stress numérique », la « surcharge informationnelle », le brouillage des frontières entre vie privée et vie professionnelle mais également dans la vie privée avec les débats sur les effets de la surconnexion sur le cerveau humain, en particulier sur les jeunes générations (cf. mon précédent article sur la “Digital assuétude”). Le droit de déconnexion pour les collaborateurs et même le devoir de déconnexion pour les enfants semblent donc s’installer dans les débats.

De plus en plus de gens s’obligent à des périodes de déconnexion volontaires l’été, en dehors des horaires de travail, lors d’activités précises et semblent ressentir une certaine fierté dans cet exercice et il semble que cette déconnexion soit en progression si on en juge l’étude réalisée en juin 2017 par Statista [3]

[1] (source : https://sympa-sympa.com/admiracion-celebrites/les-10-personnes-les-plus-influentes-des-reseaux-sociaux-ont-ete-nommees-et-il-y-a-beaucoup-de-surprises-321410/ )

[2] https://www.journalducm.com/etude-influenceurs-2018/

[3] https://fr.statista.com/infographie/10560/digital-detox-_-qui-sait-profiter-de-ses-vacances/