Digital branchitude : les influenceurs

S’il est bien un métier que le digital a créé, c’est Youtuber ! Si les influenceurs existaient déjà dans “l’ancien monde”, le digital a permis à de simples inconnus de devenir célèbres en postant quelques vidéos ! Et quoi de plus “branché” que de posséder le dernier Iphone quitte à faire le sitting devant un magasin toute la nuit pour être le premier à le posséder et à l’utiliser ! Etre connecté, est-ce forcément être branché ?

Le Larousse définit la branchitude de cette façon : “ Caractère de ce qui est branché, à la pointe de la mode ; ensemble des personnes branchées”.

Et “être branché”, c’est faire partie des gens au courant, des milieux dans le vent, c’est acheter et/ou porter des produits à la mode. Et par voie de conséquences, avoir un pouvoir d’influence, volontaire ou pas, sur son entourage personnel ou professionnel, prêt à suivre vos conseils, voire à adopter des comportements de mimétisme total.

Les influenceurs

Digimind propose plusieurs typologies d’influenceurs pour une marque :

Ces influenceurs sont également catégorisables à mon sens par “cible”, par “objectif” : les influenceurs “Grand public” et les influenceurs “professionnels”, parmi lesquels on retrouvera ces différentes typologies.

Les influenceurs “Grand public”

Les stars, personnalités, célébrités

Ils bénéficient déjà d’une notoriété dans la “vraie vie”, artiste de la chanson, sportif célèbre, acteur(trice) et utilisent le digital et notamment les réseaux sociaux pour prolonger leur relation avec leur public à tout moment de la journée, partout où ils se trouvent, et renforcer ainsi leur influence. Devenus les rois et reines d’Instagram, Facebook ou encore Twitter, le moindre de leurs gestes est suivi par des millions de fans qui s’empressent d’acheter la dernière casquette portée ou la première marque de cosmétique testée par leur idole.

Les stars les plus influentes en janvier 2018 [1]  :

  1. Cristiano Ronaldo

2. Justin Bieber

3.Taylor Swift

Les nano influenceurs

Les nano-influenceurs sont des personnes qui aiment une marque, un produit, une cause, un événement, et qui partagent leur avis avec leur entourage pour les éclairer, sans contrepartie financière. Mais parce qu’ils partagent des contenus, des coups de coeur, leurs découvertes et donnent leurs avis sur les réseaux sociaux, les sites de marques, ces « Monsieur et Madame Tout-le-Monde » sont des influenceurs à part entière ! Ce qui fait la force de ces nano-influenceurs, ce sont leur authenticité, leur capacité à partager leurs avis en toute transparence pour aiguiller les autres consommateurs dans leurs choix.

Une étude de juin 2018 menée par LK Conseil montre d’ailleurs que les deux leviers principaux de l’acte d’achat chez les français sont la recommandation de l’entourage et les commentaires et avis donnés par les internautes.  Les marques ne peuvent donc pas ignorer ce phénomène et doivent fournir à ces internautes la capacité de s’exprimer et donc d’amplifier leurs voix.

D’inconnu(s) à “illustre(s) inconnu(s)”, il n’y parfois qu’une vidéo ….

Parfois, certains de ces “Monsieur Tout le Monde” deviennent “d’Illustres inconnus” ; et ce ne sont pas Cyprien et Norman qui nous diront le contraire !

Totalement inconnu en 2009 et passionné de vidéos amateur, Cyprien a commencé par poster des vidéos sur Daily Motion puis sur Youtube et totalise désormais près de 13 millions d’abonnés sur sa chaîne Youtube et 4,5 millions de fans sur Facebook. Déja 10 ans et pourtant le phénomène ne semble pas s’essouffler puisqu’un autre youtuber, Squeezie, est en passe de dépasser Cyprien en terme d’audience.

Norman ©PHOTOPQR/LE PARISIEN ; © PHOTO / LE PARISIEN / FREDERIC DUGIT

Les influenceurs, de + en + jeunes

L’étude Reech 2018 [2] nous montre que l’âge moyen d’un influenceur est très jeune et d’ailleurs de plus en plus jeune ; en effet, les influenceurs dans la tranche 12-18 ans ont quasiment doublé et sont passés de 9% à 17,4% entre 2017 et 2018 tandis que ceux de la tranche des 19-25 ans est quant à elle passée de 26% à 31,7%. La moitié des influenceurs a donc moins de 30 ans !

A l’image de Swan et Néo, respectivement 12 et 6 ans, dont la chaîne Youtube, lancée en 2015 par leur maman Sophie, réunit plus de 2,5 millions d’abonnés, plus de deux milliards de vues, ce qui en fait désormais la première chaîne française destinée aux enfants ; en effet, la chaîne Youtube est devenue le media préféré des 3-9 ans, loin devant la télévision. Entre tests de jouets, de marques de nourriture, d’ouverture de nouvelles attractions, ces enfants stars sont devenus pour les marques de véritables enjeux publicitaires car, outre leur audience qui ne cesse de croître, ils citent bien sûr systématiquement la marque ou le distributeur des produits qu’il mettent en avant sur leurs vidéos

Les influenceurs et les marques

Toujours selon cette étude, la moitié des influenceurs sont contactés par les Marques lors de leurs 6 premiers mois d’activité. C’est dire si ces nouveaux prescripteurs ont de l’importance pour les entreprises ! Il sont d’ailleurs contactés et démarchés très régulièrement par elles comme le montre le schéma ci-dessous :

Et pour cause, l’un des principaux avantages des influenceurs pour une Marque et que ses prospects s’identifient fortement à l’influenceur, avec qui ils entretiennent une forte connexion émotionnelle. Ils ont donc confiance en lui et cette connexion émotionnelle entre l’influenceur et son audience peut naturellement s’étendre jusqu’à la Marque qu’ils représentent. 

Et l’enjeu pour les Marques est de taille puisque 92% des consommateurs se disent plus réceptifs aux messages des influenceurs qu’à ceux de la publicité traditionnelle !

Les influenceurs “professionnels”

Ils ont une expertise forte dans un domaine professionnel et sont considérés comme des référents par leurs pairs. Leur influence passe par la qualité et la richesse des contenus partagés (articles de blog, infographies, vidéos, livres blancs, etc.), leurs avis sont suivis, très commentés, parfois bien sûr critiqués ou contredits mais ils ont pignon sur rue. Cette notoriété en ligne leur permet d’être invités dans des émissions, des tables rondes, des colloques spécialisés et donc d’accroître leur visibilité.

En plus d’être des experts dans leur domaine professionnel, ils sont devenus des experts des outils digitaux et savent les utiliser pour augmenter leur audience.

Les influenceurs ont même leurs propres podium !

Le magazine “Time” publie depuis 4 ans son classement des 25 personnalités les plus influentes d’Internet. L’influence est calculée selon l’impact mondial de ses membres sur les réseaux sociaux. Le calcul tient également compte de la capacité des influenceurs à faire l’actualité. En tête de ce classement en juin 2018, on retrouvait le TOP 3 : Kanye West, Donald J. Trump et Rihanna.

Les réseaux sociaux, quant à eux, mettent en avant leurs propres influenceurs. LinkedIn, par exemple, affichait fièrement en novembre 2018 son “Top voices 2018”*, le Top 10 plus gros influenceurs LinkedIn en France ont voici la liste :

  1. Michel-Edouard Leclerc, Président de E.Leclerc
  2. Emmanuel Faber, Chairman & CEO de Danone
  3. Isabelle Kocher, Directrice Générale d’Engie
  4. Emmanuel Macron, Président de la République française
  5. Frédéric Oudéa, Directeur général de la Société Générale
  6. Laurence Paganini, Directrice Générale de Kaporal
  7. Anne-Sophie Pic, Cheffe triplement étoilée de la Maison Pic
  8. Bertrand Piccard, Pilote et fondateur de Solar Impulse
  9. Frédéric Mazzella, Président-fondateur de BlaBlaCar
  10. Clara Gaymard, Co-fondatrice du fonds Raise France

La société MakeMeStats publie également son classement d’influence twitter des CDx (Chief digital) chaque mois dans lequel nous retrouvons avec fierté le fondateur de notre #MBADMB Vincent Montet 😉

Youtube possède également son classement des 15 plus gros youtubers au monde

La dernière technologie je possèderai…branché je serai….

Certaines personnes veulent constamment posséder la dernière nouveauté technologique, celle dont tout le monde parle, a priori pour être en harmonie avec le monde qui nous entoure et paraître “branché”, “geek”.

Apple joue d’ailleurs largement sur cet aspect et a toujours présenté ses produits comme des objets appartenant à l’univers de la mode autant qu’à l’univers des technologies, en jouant sur son apparence, ses couleurs, ses accessoires, etc. Vous ne faites pas qu’utilisez un Iphone, vous le portez ! Et si vous le portez alors vous vous êtes (ou pensez être) “branché” !

La folie de l’iphone

En novembre 2017, pour la sortie de l’Iphone X, des milliers de fans ont passé la nuit dans le monde entier devant leur boutique Apple pour être les premiers à l’acheter. S’ils sont généralement fans de la Marque, ils font partie de ce qu’on définit comme des “early adopter”. Cette expression anglo-saxonne est utilisée pour désigner les individus les plus prompts à adopter une nouvelle technologie ou une innovation. Sans être réellement prescripteurs, ils peuvent permettent de faciliter le lancement d’un nouveau produit de par la consommation / l’utilisation du produit ou du service dès les premiers jours de sa commercialisation. On revient ici sur la notion d’influenceur vue plus haut dans l’article.

Source :  https://www.huffingtonpost.fr/2017/11/03/autour-du-monde-les-fans-dapple-ont-passe-la-nuit-a-attendre-la-sortie-de-liphone-x_a_23265356/

Certains d’entre eux sont d’ailleurs de véritables influenceurs car s’ils se ruent sur ces nouvelles technologies c’est souvent également pour rédiger des articles, des posts destinés à leur communauté sur leurs blogs et leurs réseaux sociaux.

Mais si certains considèrent qu’être connecté, c’est être branché, d’autres voix s’élèvent pour affirmer le contraire et revendiquent justement que savoir déconnecter est la dernière tendance !

Deviendra t’il branché d’être déconnecté ?

Il s’agit en effet d’un sujet en développement dans les entreprises avec des notions comme le « stress numérique », la « surcharge informationnelle », le brouillage des frontières entre vie privée et vie professionnelle mais également dans la vie privée avec les débats sur les effets de la surconnexion sur le cerveau humain, en particulier sur les jeunes générations (cf. mon précédent article sur la “Digital assuétude”). Le droit de déconnexion pour les collaborateurs et même le devoir de déconnexion pour les enfants semblent donc s’installer dans les débats.

De plus en plus de gens s’obligent à des périodes de déconnexion volontaires l’été, en dehors des horaires de travail, lors d’activités précises et semblent ressentir une certaine fierté dans cet exercice et il semble que cette déconnexion soit en progression si on en juge l’étude réalisée en juin 2017 par Statista [3]

[1] (source : https://sympa-sympa.com/admiracion-celebrites/les-10-personnes-les-plus-influentes-des-reseaux-sociaux-ont-ete-nommees-et-il-y-a-beaucoup-de-surprises-321410/ )

[2] https://www.journalducm.com/etude-influenceurs-2018/

[3] https://fr.statista.com/infographie/10560/digital-detox-_-qui-sait-profiter-de-ses-vacances/